Chaque année en France, 140 000 jeunes "décrochent" du système scolaire, sans qualification professionnelle ou sans baccalauréat, selon le Ministère de l’Éducation nationale. De quoi accroître le chômage et la précarité. L’échec éducatif est un enjeu social qui mobilise aujourd’hui la société civile : institutions culturelles, acteurs économiques... Mais, comment intervenir dans les écoles lorsque l’on ne dépend pas de l’Education Nationale ? Par « l’entrée des artistes » !
Au nom de la culture pour tous, l’art à l’école devient une forme de lutte contre le décrochage scolaire, en permettant aux élèves de cultiver leur goût... le goût d’apprendre. Pendant trois ans, le Pôle de Développement Culturel de l’Opéra national de Lyon a conduit une expérience artistique de grande envergure, dans le quartier des Minguettes en banlieue lyonnaise, avec une école et un collège : ce dispositif, intitulé L’Opéra à l’école, fut financé notamment par les fondations d’entreprise du groupe Total et de France Télévisions. Des artistes, ont travaillé avec 600 élèves en adoptant le rythme scolaire. De leurs côtés, les enseignants ont dû s’adapter aux exigences du spectacle.
Ce projet fut aussi celui de l’Opéra… à l’école : autrement dit, d’une institution artistique qui aura exercée, pendant trois ans, son activité de développement culturel au sein d’une institution éducative. Reste une question : l’Opéra ne va pas à l’école pour apprendre... mais pour « faire apprendre ». Alors, qui est l’élève de l’Opéra ?