Atelier de réalisation documentaire
Comment rendre compte, avec une caméra, des pratiques et des échanges par lesquels une société s’organise, produit de la richesse et se représente comme une totalité culturelle ? Comment filmer les liens d’appartenance, les institutions du pouvoir et autres structures symboliques ? Pour cela, l’objet de l’observation-filmée doit être déplacé sur le champ des interactions sociales, ou plus exactement sur ce que l’on appellera « le travail des relations sociales » : soit, ce qui se travaille -ce qui se joue- entre les individus d’un même échange.
Réalisation d’une dizaine de petites formes documentaires par les étudiants.
Atelier de réalisation documentaire.
1- Appropriation du matériel :
On abordera la technique de prise de vue et de prise de son, à partir du matériel de l’ENS-LSH. Au-delà de l’indispensable initiation au matériel, on s’entraînera par de petits exercices à la pratique de la « caméra-à-l’épaule » : en travaillant les postures du corps, le contre-poids musculaire et la respiration ventrale, on s’attachera à contrôler la fluidité de nos déplacements afin d’acquérir des mouvements stables avec la caméra. Il s’agira également d’exercer le regard à « percevoir ce qu’il perçoit » dans le viseur, afin d’ajuster toujours au mieux la composition du cadre et maîtriser avec soin l’esthétique de l’image.
De même, on s’entraînera à la prise de son, qui paraît plus simple (avec sa perche et son micro) mais qui s’avère beaucoup plus délicate. On s’attachera toute particulièrement à la gestion technique des équipements, afin d’éviter de s’emmêler dans les câbles, les capsules de micros, les émetteurs-récepteurs et leurs piles, la perche, le casque, la mixette… Là aussi, on abordera les postures corporelles qui permettent d’unifier ces différents éléments en un dispositif technique homogène. On étudiera également les différentes orientations du micro, le choix des micros, l’usage des filtres et les différentes imperfections dûes à des erreurs de prise de son.
2- Exercices de tournage :
Afin de s’exercer efficacement à la prise de vue et la prise de son, on pratiquera ensemble des petits « terrains ». Les premières séquences feront simplement l’objet d’une étude systématique des performances techniques, esthétiques et informationnelles. En revanche, cette analyse s’appuiera toujours sur les conditions du rapport filmant-filmé reposant sur le principe que nous aurons étudié : la faculté à rendre compte d’une situation sociale procède de la relation que nous entretenons en tant qu’observateur-filmant avec les personnes représentées.
3- Initiation au montage :
A l’issue des premiers exercices de tournage, les séquences réalisées par les étudiants feront l’objet d’un apprentissage au montage. Ainsi, ils découvriront en quoi une séquence fait-elle sens ? Il s’agira également d’aborder la technique proprement dite du montage, comprenant une première initiation à l’utilisation d’un banc de montage virtuel et l’acquisition des règles de base du montage. On sera également conduit à aborder la question de la responsabilité de l’auteur et de sa place dans le « monde » qu’il représente.
4- Un « terrain » commun :
Afin de favoriser l’apprentissage des pratiques de tournage et d’enquête filmique, propre à la réalisation du documentaire d’observation, et pour optimiser également les échanges d’expériences entre les élèves, nous organiserons cet atelier sur un « terrain » unique.