Cours & ateliers en anthropologie filmée
2000 - 2009
Tous les trois… côte à côte (20mn).
Réalisé par Anaïs Collet, en 2004, normalienne en sociologie,
dans le cadre de l’atelier en anthropologie filmée
2008 – 2009
Filmer la performance [de l’acteur social] : du hors de soi à l’entre soi
 
Le cinéma documentaire vise à représenter le réel. Mais, à quoi correspond ce réel que nous pourrions filmer ? D’aucuns ont estimé que le réel filmé serait une fiction, mais dans ce cas par quelle autorité un cinéaste pourrait représenter des situations qui ne sont pas vécues pour être mises en scène ? A partir de ces interrogations, nous examinerons en quoi filmer le réel fait sens : rendre compte d'une situation sociale vise à mettre en évidence comment chaque interlocuteur d’un échange participe au maintien du « cadre de l’expérience » dans lequel il est impliqué par l’accomplissement [la performance] de son rôle ? Autrement dit, il s'agit d'être attentif à la performance de l'acteur social.
Comment rendre compte, avec une caméra, des pratiques et des échanges par lesquels une société s’organise, produit de la richesse et se représente comme une totalité culturelle ?
Comment filmer les liens d’appartenance, les institutions du pouvoir et autres structures symboliques ? Pour cela, l’objet de l’observation filmée doit être  déplacé sur le champ des interactions sociales, ou plus exactement sur ce que l’on appellera « le travail des relations sociales » : soit, ce qui se travaille -ce qui se joue- entre les individus d’un même échange.
Atelier de réalisation documentaire
Extraits des programmes de cours
 
2006 - 2007 :
Anthropologie et documentaire
 
Si nous observons une personne dans l’une de ses activités quotidiennes les plus banales et que nous lui demandons pourquoi elle agit de telle manière, elle répondra vraisemblablement que c’est par habitude ou que c’est naturel. Le sens commun reconnaît les pratiques ordinaires dans leur appartenance à l’évidence des choses. Considérer que nous agissons naturellement induit que notre comportement ne répond à aucun choix conscient, à aucune décision particulière de notre libre-arbitre. En d’autres termes, nous pouvons dire que la personne estime son action prédéterminée par les conditions habituelles de son existence. (…) Dans cette perspective, observer les scènes de la vie quotidienne consiste à interpréter les conduites naturelles comme des circonstances d’interaction où les individus se comportent en fonction de règles et de normes avec lesquelles il convient de savoir jouer. Dès lors, la situation ordinaire devient observable parce qu’elle a cessé précisément d'être évidente. La situation fait événement, au sens indiqué par Paul Veyne : « est événement tout ce qui ne va pas de soi ». Telle conduite naturelle fera événement dès lors qu’elle ne sera plus considérée comme une simple pratique habituelle. Dans ce cas, une situation de la vie quotidienne, aussi banale soit-elle, correspond à un ensemble de particularités qui interagissent plus ou moins entre elles et dont l’agencement se manifeste dans la cohérence d’une forme observable.
(Extrait de l’introduction de la troisième partie de ce cours : « Filmer le travail des relations sociales »).
Pour une anthropologie filmée                                                        
Christian Lallier . Anthropologue-cinéaste